La prolifération d’espèces exotiques envahissantes, végétales comme animales, compte parmi les principales causes de l’érosion de la biodiversité mondiale. Lourde de conséquences sur l'écologie, mais aussi sur la santé et les infrastructures territoriales, le coût annuel des invasions biologiques est estimé à plus de 12 milliards d'euros à l'échelle de l'Union européenne. En France, au moins 44 millions d'euros sont
directement consacrés aux actions de prévention et de gestion de la flore et de la faune exotiques envahissantes quand l'ensemble des dépenses connexes est évalué à 395 millions d'euros par an.Une diversité de plantes exotiques envahissantes (PEE) se propagent dans les milieux créés ou
remaniés par l’homme, les plus répandues ont des incidences importantes. Arbres à papillon, Ailante glanduleux ou renouées asiatiques sont largement représentés dans les aménagements paysagers et peuvent occasionner des dégradations aux
infrastructures quand leur foisonnement complique la visibilité en bord de route.
D’autres invasives, comme l’Ambroisie à feuilles d’armoise ou les daturas
peuvent impacter les récoltes agricoles et la santé humaine, le Sénéçon du Cap
est quant lui toxique pour les troupeaux...
Les espaces plus sauvages, apparemment préservés, ne sont pas épargnés par les PEE qui y concurrencent les espèces indigènes, les privant de lumière et de nutriments. Jussies américaines et Myriophylle du Brésil déploient des tapis flottants sur les eaux calmes. Érable négundo, Aulne blanc et Laurier cerise redéfinissent certaines ripisylves quand les massifs forestiers sont colonisés par le Cerisier tardif et la Berce du caucase. Spirée du Japon et Lupin de Russel investissent les territoires de montagne, Sporobole et autres graminées exotiques les prairies...
Ces enjeux prégnants, en particulier de conservation de la
diversité floristique indigène, imposent une action mutualisée des collectivités
territoriales, gestionnaires d’espaces, experts naturalistes et
socio-professionnels sur le terrain.
De 2013 à 2020, un plan d’actions a permis de mobiliser largement pour mieux prendre
en compte les PEE sur les territoires et leurs incidences sur les milieux
naturels et semi-naturels (prairies, forêts, milieux aquatiques et zones
humides, montagne, etc.) : 143 espèces étaient inscrites sur la liste de référence PEE de Midi-Pyrénées.
Depuis 2019, plusieurs actions ont été engagées à l'échelle de l'Occitanie grâce au travail conjoint du CBNPMP et de son homologue le CBNMed dans le cadre de l'élaboration d'une
stratégie régionale pour la biodiversité associant par ailleurs le Conservatoire d'espaces naturelles Occitanie :
> réalisation du catalogue de la flore vasculaire
exogènes d'Occitanie (2021) qui établit qu'une plante vasculaire sur cinq est exotiques (1 391 espèces recensées) ;
> production de la liste de référence des PEE d’Occitanie (2021) à partir d'une méthodologie validée en Conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN) qui désigne 306 taxons dont 125 PEE et 181 PEE potentielles ;
> élaboration (en cours) de la stratégie relative aux
PEE d’Occitanie qui associera un plan d’actions décennal reposant à la fois sur la stratégie nationale (2017) et
son plan d'actions (2022), ainsi que sur la mobilisation des acteurs
régionaux.
Pour aller plus loin :
> Lire la restitution synthétique du Programme régional de gestion sous-trame Plantes exotiques envahissante.
> Accéder à un ensemble (non-exhaustif) de ressources EEE Occitanie
> Inscrivez-vous à la lettre d'information EEE Occitanie
Rendez-vous en ligne pour signaler des PEE et consulter les données collectées :
https://see.cbnpmp.fr/login
Contact :
Référent CBNPMP : J. Dao, chargé de projet PEE - contact[@]pee.cbnpmp.fr
PEE est un des volets du Programme de gestion de sous-trames du Schéma régional de cohérence écologique co-financé par l’Union européenne (FEDER), la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerannée, la DREAL Occitanie, l’Agence de l’eau Adour-Garonne.